Impact des semences de mauvaise qualité en agriculture

«Mieux vaut perdre une campagne agricole que de la faire avec des semences de mauvaise qualité » Lionel Nkamagne

De la pomme de terre au maïs en passant par la tomate, le poivron, le riz,  la pastèque, le concombre, les choux, le haricot, les agrumes et le piment… Les semences de bonne qualité sont de plus en plus peu disponibles pour les agriculteurs au Cameroun.

D’une part, ce sont les centres de recherche et de production des semences (CRPSA) améliorées qui sont absents et d’autre part, c’est l’absence d’infrastructures de conservation de semences.

Du coup, les semences dites améliorées, importées des occidents sont tellement onéreuses et parfois de qualité douteuse que les petits agriculteurs n’y parviennent pas en s’en procurer. C’est ainsi que les petits agriculteurs tiennent à leurs propres semences, non certifiées.

« On se contente de nos propres semences au niveau local et c’est ainsi qu’on ne produit pas assez », indique Delphine MEDJEYOU, une paysane agricultrice de Njombé. Elle cultive essentiellement le cacao et elle explique en même temps qu’elle ne produit pas suffisamment parce qu’elle n’a jamais accédé à la bonne semence car « il n’y a pas des multiplicateurs semenciers dans notre localité ».

Maurice TEUKAM II  qui désirait devenir un agri-preneur pose le constat suivant : « l’indisponibilité des semences de qualité et en quantité ne favorise pas du tout l’éclosion ou l’envol de notre agriculture.»

La localité de Njombé est pratiquement éloignée des principales sources de production des semences de base dans le pays. Il s’agit notamment de la SODECAO (Societé de Développement du Cacao). En effet, les pauvres paysans dans cette zone n’accèdent pas facilement  la bonne semence. Sans accompagnement technique en multiplication et conservation des semences, ces petits agriculteurs usent de leurs propres connaissances pour faire le choix des semences.

« Le tri des semences se fait à la main levée, les paysans n’ont aucun autre choix…seuls les plus nantis commandent des meilleurs semences à partir des grandes métropoles », s’en inquiète  AGRO-SEED Consulting cabinet conseil et coaching en agriculture, à travers son combat au quotidien dans la sensibilisation des agri-preneurs relativement à l’achat des semences de mauvaise qualité et d’origine douteuse et à la mise à leur disposition des semences de qualité

D’après Lionel Nkamagne : « il faut mener des recherches pour la production des semences adaptées aux différentes zones de production, appuyer la vulgarisation des semences et transférer les acquis de la recherche à la base…»